Mai 2019. Maison de la Danse de Lyon.
Je suis fait du bruit des autres est un spectacle de Naïf Production, une compagnie de 3 circassiens situés à Avignon. La particularité de ce spectacle : regrouper des artistes professionnels, des danseurs amateurs et des personnes n’ayant jamais dansé de leur vie pour créer quelque chose, ensemble.

« Nous avons imaginé une proposition autour d’une silhouette masquée. Un groupe amateur est invité au plateau pour travailler la notion de foule et d’anonymat. Emerge alors un questionnement sur l’individu et la communauté. Qu’avons-nous en commun une fois dénués de nos particularités ? Quelles sont nos pulsions communes ? Comment, malgré tout, laisser voir nos singularités ? De cette recherche naît une danse physique et théâtrale où les corps chutent, glissent, résistent, s’attirent, se repoussent, pour tenter de mieux se tenir ensemble.
Je suis fait du bruit des autres est né d’un questionnement sur la manière de partager un processus de création avec le public. Sur chaque territoire investi, un groupe d’une vingtaine de personnes volontaires, sans prérequis et de tous âges, est constitué et invité à vivre cinquante heures de création pour fabriquer une œuvre collective à partir d’une structure initiale que nous avons formalisée.
Le processus qui cherche une danse essentielle, possible pour tous, participe finalement à l’émergence des singularités. Il respecte la capacité des corps. L’erreur et la contrainte sont source de création et la fragilité est guidée vers la poésie.»
J’ai eu la chance de suivre l’avancée de cette pièce, des moments de créations et de répétitions, jusqu’au spectacle joué sur scène, devant une salle remplie.
Dans ma pratique de la photo et davantage en reportage, j’aime porter l’attention sur les petits détails, les esthétiques passées inaperçues, les instants furtifs. Ce sont toutes ces petites choses qui font la beauté d’un moment, d’un partage et qui en font sa particularité. Faire sortir une émotion, une interrogation de chaque image, la rendre intense et impactante, à la hauteur du moment. C’est ce que j’ai voulu faire avec ce spectacle.
Montrer l’expressivité et les humains qui se cachent derrière ces masques, ces costumes. Ceux-là même qui effacent les différences et atténuent la personnalité et les émotions de chaque individu. Regroupés, ils sont pareils. Jusqu’à ce que chacun trouve comment exprimer ses propres particularités. Ils sont maintenant ensemble, avec leurs différences.
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